Dimanche 4 aout (par Dav)
Ce matin, nous allons à nouveau découvrir les environs. Cette fois-ci, nous souhaitons visiter le sud et l’ouest d’Ubud. Nous longeons la Monkey Forest, où quelques singes nous font à nouveau peur (ils ont un regard vicieux, je trouve). Nous passons ensuite par de petits villages sympathiques. A quelques centaines de mètres de l’agitation citadine d’Ubud, des kilomètres de rizières et de flore exotique s’étendent. Nous mangeons dans un bon petit resto indiqué par le Routard, une fois n’est pas coutume. Nous tombons sur le supermarché d’il y a 2 jours, nous ne pouvons nous empêcher d’y refaire un tour. Puis nous allons jusqu’au marché. Rien d’exceptionnel, et vendeurs (enfin surtout des vendeuses) trop pressants à notre gout.
Et même si nos mollets sont durs
Même si l’on est crevé
Si les heures qu’ont endurent
Ne sont que fatigue et suée
Et même si l’on nous propose
Un taxi tous les 10 mètres
Nous finirons en apothéose
Tout ca pour nous permettre
D’aller Ubud des rizières
Tout Ubud des rizières
Où la nature singulière
De notre marche nous rend fiers
Tout Ubud des rizières
La Version originale (qui n’est guère plus poétique…) :
Parole de Au Bout De Mes Rêves:
Et même si le temps presse
Même qu'il est un peu court
Si les années qu'on me laisse
Ne sont que minutes et jours
Et même si l'on m'arrête
Ou s'il faut briser des murs
En soufflant dans des trompettes
Ou à force de murmures
J'irai au bout de mes rêves
Tout au bout de mes rêves
J'irai au bout de mes rêves
Où la raison s'achève
Tout au bout de mes rêves
Lundi 5 aout (par Flo)
Ce matin, j’ai rendez-vous à 9h pour le cours de fabrication de bijoux. David m’y amène, j’ai l’impression qu’il m’emmène à l’école avec mon eau et mon goûter dans mon petit sac. En tout cas, je suis excitée et stressée comme un jour de rentrée ! Nous sommes 8 élèves avec 2 professeurs. Les points négatifs, c’est que les professeurs ne sont ni souriants, ni accueillants. Ils ne font rien pour créer une ambiance chaleureuse ou sympa. Bon, vous me direz, je ne suis pas là pour ça ! Le deuxième point négatif, c’est qu’on est beaucoup, donc il faut toujours attendre son tour et ça, c’est moins marrant… Les cours sont en anglais, bien sûr. Je ne comprends rien mais le langage des gestes est universel. Je dois rater des infos sympas mais j’ai l’essentiel.
Mais après, que du bonheur. J’ai choisi de reproduire un modèle de pendentif exposé en vitrine. C’est une technique simple dans la réalisation (fil d’argent mis en forme) mais il y a beaucoup de soudure, ce qui est mon point faible. Je veux progresser là-dessus. Je suis très contente d’apprendre à faire un sertissage pour ma pierre de lune. Au bout de 2h, mon bijou, fini, brille de mille feux. Malgré ses défauts bien visibles, je suis contente du résultat. Cela m’a paru d’une simplicité enfantine ; normal, c’est lui qui a fait les soudures. Ce n’est pas grave, j’ai bien regardé comment faire. Ces 2h me rappelle à quel point je suis dans mon élément en créant et à quel point, j’ai envie de m’y remettre à fond en rentrant. Je ne suis pas sure de pouvoir faire tout ça avec mon mini chalumeau par contre. En attendant, je reprends un cours pour le lendemain et commence un nouveau bijou. Je m’attaque à la reproduction d’un autre pendentif, en forme d’arbre. Celui-là se réalise à la bocfil (scie de bijoutier), technique que je connais mais où il me manque un peu d’entrainement. Je me dis que, même si je n’apprends pas une nouvelle technique, j’aurais peut être quelques bons tuyaux quand même. J’avais déjà essayé de faire un modèle semblable, en France, mais j’avais échoué ; c’était horrible. Au bout d’une heure, le cours est fini, j’ai peu avancé mais assez pour me rendre compte que le résultat ne va pas être terrible. Je ne maitrise pas à la perfection le sciage et cela se voit. Ce n’est pas grave, l’intérêt, c’est que j’ai revu quelques bases. C’est marrant, ici, à la balinaise, les bijoutiers tiennent leur bocfil à l’envers par rapport à nous. Cela me parait pratique en tout cas. Je repars avec des petites astuces, toutes bêtes mais utiles : un tiroir sous le plan de travail permet à la fois de récupérer la poudre d’argent mais aussi de poser ses bras quand on scie (c’est beaucoup moins fatiguant !) ; en sciant, mieux vaut s’y reprendre plusieurs fois que de faire la forme d’un coup, c’est plus simple ; c’est mieux de sortir la lame et revenir plutôt que de faire un demi-tour ; lorsque la lame est cassée, réduire la lame au lieu de la changer. Bref, je ne suis pas mécontente de ce cours et j’ai hâte de continuer demain.
Note de Dav : Pendant ce temps-là, je suis resté sagement sur notre terrasse, où le gars de la guesthouse est venu taper la causette. Il m’a appris qu’il travaillait 3 mois dans les rizières, et que le reste de l’année il travaillait dans cet hôtel pour nourrir sa femme et sa fille. Il ne voyait que rarement ces 2 dernières, car elles sont restées dans son village à plusieurs dizaines de kilomètres de là. Il espérait avoir un garçon, car (si j’ai bien compris) ici une jeune fille va habiter chez le garçon qu’elle épouse. Et donc il espérait avoir une belle fille qui les aiderait à la maison pour leurs vieux jours. Il m’a expliqué qu’il n’avait jamais quitté Bali, faute de moyens. Puis il s’est étonné qu’il n’y ait pas de singes en liberté en France. De même il trouvait bizarre que pour nous les chats et les chiens étaient des animaux « important ». Conversation sympathique malgré des petites incompréhensions fréquentes (merci mon anglais).
Mardi 6 aout (par Flo)
A 5h, vacarme, cris… c’est déjà ces foutus mioches qui sont réveillés. A 5h30, « boum, clang, bing », nouveau vacarme mais cette fois sur la terrasse. Je vois David se lever d’un bond. Il est devant la fenêtre en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Cela fait 3 jours qu’il a mis un paquet de chips sur la terrasse, en espérant attirer un singe. Un singe ? Non ! Des dizaines de singes ! Ils sont en bande et dévastent tout sur leur passage. Tout ce qui se trouve sur les terrasses y passent. Nous avons encore oublié nos ronds d’anti-moustique, ils sont propulsés sur le toit. Les chips sont dévorées, les poubelles renversées. Non, pas la balle des raquettes !! Rends-moi ça, cela ne se mange pas ! Oups, je recule vite fait, ce gros singe ne veut pas me la rendre et me menace de ses énormes canines en grognant. Ok ok, je te l’offre ! Ils sautent de toits en cocotiers. Ils essayent de décrocher et d’ouvrir des noix de coco mais ce n’est pas si simple que ça. Les employés de notre hôtel finissent par les chasser. Nous nous retrouvons soudain seuls sur notre terrasse, complètement ahuris. Drôle de réveil !
Dès que j’arrive à mon cours de bijou, je me réattaque à mon pendentif de la veille. Ca me déprime un peu de savoir, à l’avance, que ce sera moche mais bon, je ne baisse pas les bras. Aujourd’hui, nous ne sommes que 4 et les autres ont pris des projets simples. On sent que c’est moins le stress par rapport au temps. D’ailleurs, ils ont tous fini à 11h et poireautent 1h. Pas terrible l’organisation. Petit à petit, en sciant, je me dis que ce n’est pas si mal que ça et je rattrape un peu les erreurs en limant. Je suis plutôt bluffée du résultat, ce n’est pas mal du tout. Et, aujourd’hui, c’est moi qui ai fait toutes mes soudures !!! Je me demande tout de même comment le prof a fait pour faire le modèle si parfait. Et bien, maintenant, je le sais : il a été fait par une machine !
A 10h, je commence donc un autre projet, cette fois de mon imagination : la réalisation d’un pendentif avec du fil d’argent mis en forme et soudé, et un sertissage d’une pierre d’amazonite. Quand j’ai fini et que je relève la tête, il est 12h30, je n’ai pas vu le temps passé. Je suis crispée de partout à force de scier et d’être concentré mais heureuse. J’adore, j’adore, j’adore ! Aie aie, je sens que les 3 prochains mois d’attente avant de pouvoir « bijouter » vont être longs…
Je retrouve David toute contente, surtout quand il me dit que les soudures sont beaucoup mieux que le pendentif de la veille. Hé hé. Il est gentil mon amoureux, hein ?
Nous mangeons rapidement car nous avons rendez-vous à 14h pour un spa de 2h. La classe ! Massage, gommage et masque au chocolat, et bain dans une immense baignoire recouverte de fleurs exotiques, avec vue sur les rizières. Sympathique !
Vu qu’il pleut toujours dans ce pays, notre aprèm piscine est compromise (cela fait quand même 5 jours que nous sommes dans cet hôtel et nous n’avons pas encore pu y mettre les pieds !). Pendant que Dav bouquine, je me rabats sur du shopping. Eh oui, je n’ai pas encore acheté de bijou en argent, réputé à Ubud pour leur qualité d’artisanat.
NDD (note de Dav) : elle n’avait pas encore acheté… bah voilà maintenant c’est fait. Elle revient 2h30 plus tard, avec 2 bijoux… je crains que ce ne soit les premiers d’une looongue série.
Résumé du mercredi 7 aout (par Flo)
Ce matin, une fois de plus, on se fait dégager de notre hôtel au profil d’autres voyageurs qui monnaient surement plus cher leurs nuits… Nous sommes dégoutés, nous étions super bien dans cet hôtel (chambre calme, bon lit, piscine, personnel sympa bavardant avec nous…). L’avantage, c’est que cela nous oblige à nous poser sérieusement la question que nous évitons depuis plusieurs jours : « Il nous reste une semaine avant de décoller. Que fait-on après Ubud ? ». Après d’intenses réflexions (que c’est dur de se décider !!), nous décidons qu’après Ubud, nous… resterions à Ubud. Eh oui, nous sommes bien ici, nous apprécions cette ville, son côté un peu urbain avec ses restaurants et magasins, sans pour autant être submergée de touristes. Et puis, c’est sympa d’avoir des habitudes : d’acheter son eau au même mini-market, d’aller à notre « cantine » midi et soir (un restaurant avec le meilleur jus de fraises fraiches que j’ai jamais gouté et de succulents plats, autant indonésien que européen), de connaitre les environs et les choses à voir… Mais nous prenons la décision de bouger plus, quitte à prendre des taxis chers. Une fois de plus, tout le monde se déplace en scooter. Nous, à pied, on ne va pas très loin. Le vélo est difficilement praticable car il y a de sacrées côtes dans les environs. Le problème, c’est que nous avons sacrément dépassé le budget prévisionnel par jour que nous nous étions fixé pour l’Indonésie. La saison touristique y est pour beaucoup mais c’est aussi que nous voulons en profiter avant l’Océanie et les pays chers. Et puis, nous devons justement prévoir la suite du voyage : acheter tout ce que nous n’aurons pas les moyens de nous payer là-bas (vêtements, produits de toilette, nourriture).
Une fois installés dans un nouvel hôtel (avec piscine et baignoire mais juste pour une nuit), nous allons manger puis profitons de la piscine ; aujourd’hui, il y a du soleil. Nous partons à la recherche de librairies d’accord pour des échanges avec nos livres français. Dav est aux anges ; nous en trouvons 3 ! Nous finissons notre journée par le marché. C’est l’effervescence ! Les vendeurs sont en train de remballer. Dans le routard, ils disent que c’est à cette heure-ci qu’il y a les meilleures affaires à faire. Et nous sommes bien d’accord ! Je négocie 2 bijoux en argent à 270.000 roupies au lieu de 600.000 et 1 paréo et 1 batik (artisanat local de peinture sur tissu) à 60.000 au lieu de 240.000. Pas mal !
Photos à jour !!!